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TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

sée géminée, ouverte sur la place. Il est occupé tout entier par un retable sculpté du XVIe siècle, un triptyque représentant les scènes de la vie de la Vierge et de sainte Anne. On y retrouve la légende des Apocryphes, la rencontre d’Anne et de Joachim, à la porte Dorée ; on y voit un amusant escalier du Temple, gravi par une figurine, toute une série de personnages autrefois teints et dont le bois, maintenant décoloré, pèle ; des personnages aux gestes exacts à la fois et élargis, semblables à ceux que taillèrent presque tous les imagiers, si savoureusement réalistes, de ce temps. Les volets qui forment ce retable furent autrefois des tableaux peints à la détrempe, mais ils sont tellement écaillés que l’on ne discerne plus que de fantomatiques apparences de bouts de visages et de vagues fragments de corps.

Ce local poudreux est infiniment doux. L’on