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TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

étrange, coiffé d’une espèce de turban déroulé, nimbé d’une auréole orange, fastueusement vêtu d’une robe grenat brodée de ramages d’or, chaussé de violet, tient d’une main un vase de parfums et s’appuie de l’autre sur une bêche.

Dans le volet de droite, un saint Pierre, pieds nus, la tête cerclée d’un halo, croise sur sa poitrine ses deux clefs.

Et la phrase figurée sur ce triptyque de vitraux est facile à lire. Cet être à l’allure bizarrement héraldique, qui porte, tel que Magdeleine dans les tableaux des primitifs flamands, un pot d’aromates et est muni d’une bêche, c’est saint Tobie, tout à fait inconnu de nos jours, mais célèbre au moyen âge, car il était alors le saint des sépultures, le patron des fossoyeurs qui l’avaient choisi à cause des paroles que, dans la Bible, l’ange Raphaël lui adresse : « … Lors-