Page:Huysmans - Trois églises et trois primitifs.djvu/259

Cette page a été validée par deux contributeurs.
249
FRANCFORT-SUR-LE-MEIN

orgies et de leurs meurtres, des messes indignes.

En somme, un autre monde était né, avec la Renaissance, dans les langes déterrés de la vieille Rome et les tableaux commandés par des Papes plus épris des Bucoliques de Virgile et des gaudrioles d’Horace que des hymnes de leur bréviaire, allièrent le plus indécent mélange de Vénus et de la Vierge, des Amours et des Anges ; la mythologie se confondit avec la Bible ; la Vénus de Botticelli, du musée de Berlin, pour en citer une, a la même physionomie, le même air languissant et navré que ses Vierges ; c’est la même femme : un seul modèle a posé pour la mère du Christ et pour la fille de Jupin ; ses anges sont des pages équivoques, tels que les appréciait le Pape Alexandre VI ; c’est d’un art exquis, mais savamment pervers dont le charme laisse à l’âme un arrière-goût, cette sorte de saveur âcre et