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TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

d’un vert lumineux et placide qui s’entrevoit derrière les bras coupés par le cadre, c’est tout l’habillement de la jeune fille.

Et elle vous dévisage, défiante et mauvaise, de ses splendides yeux d’un blond de thé qui se fonce ; le nez est droit, et fluet, la bouche exquise et menue, plissée par une petite moue ; dans la main droite, aux doigts allongés mais épointés du bout, aux ongles rognés courts, elle tient un bouquet de fleurs jaunes, roses et violettes, un bouquet composé de trois marguerites, d’une ancolie et d’une anémone.

Cette main dont la paume s’aperçoit, un peu renversée sur le poignet, montre une ligne de vie médiocre et les signes d’une imagination développée dans un sens pratique ; au point de vue de l’art de chiromance, elle est perverse et elle est prudente ; elle a les instincts d’une âpre bourgeoise ; elle est vicieuse mais elle l’est sans