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TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

bout de nef ; seuls l’abside et le transept subsistent, mais combien ce moignon de nef est exquis avec ses piliers d’un vert pâle, blasonnés d’armes alternées, l’aigle noir à deux têtes et les deux clefs d’or en sautoir ; d’antiques pierres tombales et de vieux monuments d’évêques se dressent encore le long des murs rouges qu’éclairent des fenêtres d’un gothique flamboyant ; les autels sont expertement imités des anciens ; des retables modernes, de bois doré, suggèrent d’un peu loin et dans l’ombre la réelle image de ceux que l’âge ou le feu a détruits et si l’on s’attarde à regarder ces simulacres, l’on doit convenir que les architectes et que les prêtres allemands connaissent beaucoup mieux l’archéologie que nos rapetasseurs diocésains et nos curés ; ici et dans toutes les autres villes, ils savent concilier le détail et l’ensemble, sauf pour les verrières qui sont aussi dépravées que les