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Trois églises et trois primitifs

croisées géminées, ses portes ogivales, ses hauts pignons à redans. Ce qu’il apparaît amical, alors que l’on s’est échappé de la troupe alignée des bâtisses neuves !

En face, derrière d’antiques bâtiments, se profile une flèche rouge et, pour joindre l’église qu’elle surmonte, l’on s’engage dans les très anciennes ruelles du vieux Francfort ; on longe des constructions à bonnets aigus et à ventres qui bedonnent sur d’étroites sentes ; comme creusées en arrière des trottoirs, de mornes échoppes s’enfoncent et reculent dans l’ombre d’incomestibles légumes et d’inenviables viandes ; tout semble avarié et, sur la petite place où l’on aboutit au Dom, à l’église des catholiques, se révèle la mendicité de l’industrie religieuse, un misérable magasin où voisinent des Sauveurs défraîchis, des Madones décolorées, des saints Joseph déteints. Il y a, dans la boutique, trois