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Trois églises et trois primitifs

teur Guido Guersi était, si l’on en juge par la désinence de son nom, originaire des contrées d’outre-monts ? Nul ne le sait, mais cette influence même peut se discuter. Il n’est pas certain, en effet, que cet homme qui devance la peinture moderne et fait songer parfois, par ses tons acides, à l’impressionniste Renoir et par sa science des dégradations, aux Japonais, n’a pas inventé de toutes pièces, sans l’aide de souvenirs ou de copies, l’attitude de ces paysages, pris sur nature dans les campagnes de la Thuringe ou de la Souabe ; car il a fort bien pu voir dans ces régions l’allégresse des lointains bleuâtres de sa Nativité. Je ne crois pas non plus, comme l’affirme M. Goutzwiller, que la preuve « d’une touche italienne » résulte de ce fait qu’il a peint une touffe de palmiers dans le tableau des deux anachorètes. L’idée d’introduire ce genre d’arbres dans un paysage de