Page:Huysmans - Trois églises et trois primitifs.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.
165
LES GRÜNEWALD DU MUSÉE DE COLMAR

Ce serait là le défaut du tableau si l’équilibre prêt à se rompre et à verser sur le groupe de droite ne durait quand même, rétabli par le geste inattendu du Précurseur qui vous arrête à son tour, par la direction même qu’il indique au Fils.

L’on va, si l’on peut dire, en abordant ce Calvaire, de droite à gauche pour arriver au centre.

L’effet est certainement voulu, comme celui qui résulte de la disproportion des personnages, car Grünewald équilibre très bien et garde dans ses autres tableaux la mesure.

Lorsqu’il a exagéré la stature de son Christ il a tenté de frapper l’imagination en suggérant une idée de douleur profonde et de force : il l’a également rendu plus saisissant pour le maintenir quand même au premier plan et l’empêcher d’être complètement rejeté par la grande