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TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

sont molles et poussives ; elles ont été exécutées ainsi qu’un devoir commandé, sans plaisir. Quant aux autres panneaux plus visibles, tels que la Vierge bleue de Van Loo et la grande bâche de Marie Belle, « le sacrifice de réparation pour la profanation des saintes Espèces volées dans l’Église », elles gagneraient à s’effacer dans une bienheureuse pénombre, car cette Vierge est tiède et pourléchée et l’ouvrage de Belle, trempé dans la sauce d’une blanquette de veau, est, avec ses figures efforcées de prêtres à genoux, tendant la main vers une hostie et un ciboire renversé sur le sol, d’un dramatique pompeux et facile ; c’est du mélo de sacristie, de la sacerdotaille d’art.

En tout, trois objets, deux tableaux et un antique bénitier valent qu’on s’en occupe ; ils sont les seules pièces qui arrêtent, dans ce musée.