Or la pierre de touche de la sainteté, elle n’est pas dans les mortifications corporelles et les souffrances — qui ne sont que des véhicules et des moyens — elle n’est pas non plus dans l’extinction des forts et des moyens péchés ; avec l’aide du ciel tout homme vraiment pieux et de bonne volonté peut y prétendre ; elle est surtout dans la réalité de cette assertion du Pater que nous répétons si audacieusement que nous en devrions trembler, « comme nous les pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». Supporter, en effet, les fourberies et les injures, ne conserver aucune rancune des injustices, alors même qu’elles se prolongent et que la haine qui les attise finit par rendre l’existence intolérable ; les désirer presque par besoin d’humiliation et par convoitise d’amour divin ; ne souhaiter non seulement aucun mal à son bourreau, mais l’aimer davantage et demander sans arrière-pensée, sincèrement, du fond du cœur, qu’il soit heureux et cela naturellement, en excusant sa façon d’agir, en s’at-