meubles ; son salon se trouvait bouleversé de fond en comble. Les jours de savonnage, c’était encore pis ! Il fallait bien cependant poser la planche à repasser sur son bureau et sur une autre table, faire essorer le linge sur des traverses dans l’entrée. Ces flaques d’eau sur le parquet, cet arome fade de la lessive, cette buée du linge qui mouillait ses cuivres et ternissait ses glaces, le désespérèrent.
Ces désagréments qui se répétaient tous les jours, cette absence des amis que la présence de la femme éloigne, cette impossibilité de travailler près d’une maîtresse qui, n’ayant plus rien à faire, veut causer et vous raconte tous les cancans de la maison, l’insolence du concierge à qui l’on a retiré le ménage et qui se venge par mille tracasseries, la femme qui sent cette hostilité contre elle et qui insiste pour que l’homme s’en mêle et la fasse cesser, sa moue dépitée quand il sortait le soir pour affaires, ou que, pressé de travail, il lisait ou prenait des notes, dans son lit, les doléances sur l’état de sa robe qu’elle ne pouvait plus raccommoder, ce soupir qui disait si clairement, à la vue d’une chemise trouée, que d’ici à quelques jours il en faudrait de neuves ; cette opiniâtreté enfin à