Page:Huysmans - Les foules de Lourdes (1907).djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
32
LES FOULES DE LOURDES

Mais, si nous nous en tenons au mode d’interprétation le plus connu, nous trouvons, d’après les textes de saint Grégoire le Grand, de Raban Maur, de Pierre de Capoue, que l’eau est surtout le symbole du Saint-Esprit,

Il serait prudent, d’ailleurs, de n’accepter cette formule de guérisons que comme l’une de celles qu’emploie, lorsqu’elle le veut, la Vierge, car fort souvent, elle s’en passe. Dans les lieux mêmes où elle fait jaillir des sources, à Lourdes, par exemple, elle guérit parfaitement les infirmes et les malades, sans qu’ils aient besoin de boire de l’eau de la fontaine ou de se baigner dans les piscines.

L’eau n’est, au demeurant, qu’un signe matériel de régénération. Après avoir guéri l’âme des conséquences du premier péché, elle peut guérir les corps dont les souffrances sont les suites de ce premier péché. Tel est, peut être le motif pour lequel, en souvenir du sacrement de baptême, la Vierge use de ce procédé.

Elle fait, à certains jours, de cet élément un auxiliaire de ses grâces et, sans que l’on sache pourquoi, le délaisse, à d’autres jours.

Les sources de la Salette et de Lourdes ont été, dans tous les cas, préfigurées dans l’Ancien Testament par le Jourdain qui délivra Naaman de la lèpre, dans le Nouveau, par la piscine probatique que remuait un ange.