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LES FOULES DE LOURDES

à celle de Lourdes, car il est né, lui aussi, dans un lieu cerné d’anciennes chapelles de pèlerinages, plus ou moins mortes et, d’autre part, il présente ce cas particulier d’être situé, dans un pays de montagnes comme Lourdes.

Seize années après l’apparition de la rue du Bac et douze années avant celles de Lourdes, à La Salelte, près de Corps, dans le Dauphiné, sur la cîme des Alpes, Marie a parlé à la petite Mélanie et une source a jailli qui, de même que plus tard, dans les Pyrénées, a servi de véhicule à des guérisons.

Seulement la Madone n’a pas dit un mot, cette fois, de la dispense d’impureté de sa Conception, mais elle a pleuré et menacé, flagellé plus particulièrement les vices des prêtres et des cloîtres, exigé, en expiation de débordements de toute espèce, une prompte pénitence.

Ce pèlerinage eut, à ses débuts, une extraordidaire vogue, puis la difficulté des communications, l’impossibilité de hisser, par des lacets mal tracés sur le flanc des monts, les infirmes et les malades découragèrent les pieuses caravanes qui se firent plus rares. Ajoutons que la plèbe des alentours, en majeure partie constituée de mécréants et de francs-maçons qui exploitait les pèlerins en s’en gaussant, contribua sans doute aussi à cette désertion de plus en plus prononcée des foules.

Bref, bien que les grâces spirituelles y fussent