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LES FOULES DE LOURDES

jour ; on les bénissait avec l’Évangéliaire posé sur la tête et on leur faisait embrasser la croix gravée sur le plat du livre.

Et les guérisons s’opéraient, en buvant après de l’eau de Lourdes ou en se frictionnant avec cette eau ou encore avec l’huile des lampes allumées devant l’autel de la Madone, dans l’église.

Parfois aussi, les mahométanes dépliaient des mouchoirs et des chemises, destinés, selon l’usage turc, à être portés par les personnes dont elles sollicitaient le retour à la santé — et, avant les prières, elles les plaçaient sur les premières marches de l’autel, pour les reprendre après.

Il y a de cela quelques années, l’on brûlait de quatre à cinq mille cierges dans cette chapelle et l’on y distribuait gratuitement des quantités considérables d’eau et de médailles.

De la Mésopotamie, du Turkestan, l’on en réclamait des envois et, — ce qui est plus étrange — de Médine et de la Mecque, les deux villes saintes de l’Islam !

Parmi les cures reconnues par la Commission d’enquête, il en figure une spécialement intéressante, parce qu’elle reproduit, avant la lettre, une guérison fameuse de Lourdes, celle de la femme à l’aiguille.

Dans le volume si attentif et si lucide du Dr Boissarie, « Lourdes, depuis 1858 jusqu’à nos jours »,