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XIX


Pour être bien résolue, Céline était bien résolue. Ses amours avec Cyprien étaient par trop tourmentées, par trop âcres. Les dernières hésitations qu’elle pouvait avoir s’étaient évanouies à la vue d’Anatole qui, pavanant ses grâces, lui fit un accueil plein de courtoises défiances, un matin qu’il la rencontra, se rendant à son atelier.

Elle se soulagea l’âme ce jour-là. Contenue par instants, elle eut par d’autres des explosions de fureur, lorsqu’elle lui narra ses déboires avec le peintre, l’entière déroute d’affection où elle se trouvait.

Anatole se tortillait la moustache, affichant, par calcul, un air affecté et surpris. Sa femme bien l’avait à peu près abandonné. Il avait d’elle d’ail-