Page:Huysmans - Les Sœurs Vatard, Charpentier, 1880.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

hasard, sur le flanc, sur le dos, les jambes en l’air, leurs tripes de paille blonde se dressant en tire-bouchon ou fuyant en mèches par le trou du ventre. Elle empila sur des tréteaux la cohue des tabourets.

Neuf heures sonnèrent.

Le soleil se décidait à mûrir. Il allait, fonçant à mesure la rougeur de son orbe. — La danse de la poussière dans un rayon de jour commença, tournoyant en spirale, du plancher aux vitres. — La lumière sauta, jaillit, éclaboussa de plus larges gouttes le plancher et les tables, alluma d’un point tremblant le col d’une carafe et la panse d’un seau, incendia de sa braise rouge le cœur d’une pivoine qui s’épanouit, frémissante, dans son pot d’eau trouble, creva enfin en une large ondée d’or sur les piles des papiers qui éclatèrent avec leur blancheur crue sur la suie des murs !