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heur ! Mais je le crèverais, ton monsieur, si je voulais m’en donner la peine ; mais non, je ne veux pas nuire aux bourgeois. — Alors c’est dit, nous cassons notre lacet ? Eh bien ça va, gentiment et sans coups de bottes dans le waterloo. — Je ne cogne d’abord que lorsque c’est moi qu’on lâche ! Je sais bien que c’est bête, car enfin que ce soit l’un ou l’autre qui commence, c’est toujours la même chose ; mais ce que j’en fais, c’est pour le monde ; dame, oui, comprends, — suppose que je rencontre Colombel et Michon, ils me disent : Eh bien ! et ta tortue, qu’est-ce que tu en fais ? — Je leur réponds : C’est un autre qui la soigne ! — J’ai l’air d’un daim, tandis que demain, je pourrai leur dire : — Des histoires ! Je l’ai fichue en plan ! Tu conçois, la différence est sensible. Et puis, j’ai remarqué ça, le sexe n’a d’estime pour un homme que lorsqu’il a lâché un tas de femmes et, avant tout, il ne faut rien perdre de son prestige ! Moi, d’abord, je suis plein de convenances, ça c’est une affaire d’éducation ! Tu sais, il y en a qui disent aux pisseuses qu’ils veulent envoyer dinguer : Je pars pour l’Algérie, bonsoir, mon Andalouse, geins pas, je t’enverrai des dattes, — et intérieurement ils pensent : Compte là-dessus, il pleut ! Voyons, c’est-il convenable ? Non, n’est-ce pas ? Je ne suis pas comme ça moi, je préviens ma propriétaire huit jours à l’avance