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du tan des mégissiers et à l’odeur lourde et fade du houblon qui bout. Çà et là encore, des caves qui béaient, rez terre, s’étoilaient des lueurs sanglantes d’un fumignon, éclairant de reflets rembranesques tous les types des sabbats, des visages à patine de cuivre, des mentons à retroussis, des nez en trompette ou en arceau, tout le sanhédrin des déesses vieillies qui attendent la fin du crépuscule pour aller cavalcader, dans les nuages, un manche à balai entre les deux cuisses.

Et comme indigné de ces hideurs enténébrées, le soleil lutina les ouïes et les queues des dauphins en relief sur les colonnes, blondit les chimères et autres attributs héraldiques des maisons, creusa d’un trou d’or rose le naseau d’un cheval, se galvauda dans la boue, fouilla les renfoncements des pierres, se coula le long