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ronnées de ramages et toutes orfévries de pierre et d’or, des paysannes étalaient sous des parasols, aux pétales fanés, des bottelettes de verdure, des bourriches de fleurs, des gerbes de frondaisons, et toutes, les pieds sur un gueux qui rougeoyait et fumait sous leurs jupes, jargonnaient éperdument, le museau refrogné, alors que les acheteurs barguignaient et refusaient leurs offres.

Derrière cette haie de guenuches, emmitouflées de madras et de cotonnades, les Diligentes avec leurs roues calées sur le bord des trottoirs, leurs caisses maçonnées d’un affreux vert pistache, leurs rosses apocalyptiques, soufflant par les naseaux une petite buée, battant dans leur peau trop large, avec les baguettes de leurs côtes, une chamade sans fin, attendaient patiemment ces couples d’étrangers, qui, encombrés de