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trompette, court le long de la barque et aboie aux hirondelles qui rasent, en sifflant, l’eau ; quelques chalands reposent, le mât couché sur le pont, et des femmes nettoient de la vaisselle, tandis que des hommes, couchés près du gouvernail, sommeillent au soleil qui se joue sur leurs étonnantes culottes en toile de bâche vert-pomme. Et peu à peu, en suivant le quai, l’on atteint la voie de Ceinture ; mais déjà les flonflons de l’autre rive vous parviennent, l’on est repris par la ville, que les cris maintenant entendus des beuglants dénoncent. Et si, franchissant le pont, l’on rejoint la berge sur laquelle nous débarquâmes près de la station des bateaux-mouches, l’on se retrouve en plein brouhaha, dans un bruit de carabines et d’orgues. À cette heure, le Concert du Cadran regorge ; par les portes ouvertes, l’on