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pliers et des saules bien portants s’éventent ; partout des familles couchées sur l’herbe, partout des pêcheurs attentifs qui prennent parfois des ablettes authentiques et des goujons réels. Et le quai d’Issy succède au quai des Moulineaux, tandis que l’île de Billancourt semble un vaisseau de verdure à l’ancre.

Tout un paysage maritime existe enfin ; une baraque de bois peinte en bleu gendarme et réchampie de filets groseille fume doucement, une baraque joyeuse, avec un jardinet dans lequel de grands éperviers sèchent. Un écriteau vous invite à héler le passeur pour aborder dans l’île, auprès du bal. — C’est un coin bon enfant de campagne qui s’est civilisé au contact de Paris, sans perdre son charme villageois et sa grâce naïve. — Puis, après l’île et en