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on écoute des tronçons de chansonnettes qui s’échappent du concert voisin, au travers d’une voix pointue, comme assaisonnée d’aigre échalote.

Dehors, des ribambelles de couples arrêtés regardent les séduisantes annonces des beuglants, — Café-Concert des Bateaux-Omnibus ; Café-Concert du Cadran. — Les gens se tâtent : dans lequel entrer ? Tous deux semblent immenses ; ils étalent des façades en bois peinturluré, découpées à la mécanique, bâties à la diable, déteintes par tous les soleils et par toutes les pluies. Une senteur foraine s’exhale de ces baraques mal assises, qu’on s’imaginerait devoir être emportées, quelque soir, à la suite d’un train de maringottes, dans les bagages d’un cirque ou d’un champ de foire ; si vastes qu’elles soient, elles sont pleines. — Je pénètre néanmoins dans