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ne suis pas née en Chine ? » poursuivit le vieux monstre en mirant sa peau ridée dans un miroir trouble. José restait debout, effaré, stupide, quand une voix forte fit tressaillir les carreaux de la loge. « Mlle Ophélie est là ? » José se retourna et vit en face de lui, non une figure de vieux reître, comme semblait l’indiquer la voix, mais celle d’une vieille femme, gonflée comme une outre, le nez chevauché par d’énormes besicles, la bouche dessinant dans la bouffissure des chairs de capricieux zigzags. Sur la réponse affirmative de la portière, cette femme monta, et José s’aperçut qu’elle tenait à la main une boîte en toile cirée. Il s’élança sur ses pas, mais la porte se referma sur elle ; alors il se précipita dans sa chambre et colla son œil contre le trou qu’il avait percé dans la cloison.