Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lius, est-ce qu’on n’embrassera plus les bonnes joues de sa Marion ?

— Eh, vrai Dieu ! si, je le voudrai toujours ! répliqua le jeune homme, qui baisa les grands yeux orange de sa maîtresse et oublia ses belles résolutions aussi vite qu’il les avait prises.

— Çà, qu’on le baptise ! criait le peintre Musscher, juché sur un tonneau. Hôtelier, apporte ta bière la plus forte, ton genièvre le plus épicé, que nous arrosions, non point la tête, mais, comme il convient à d’honnêtes biberons, le gosier du néophyte.

L’hôtelier ne se le fit pas dire deux fois ; il charria, avec l’aide de ses garçons, une grande barrique de bière, et Béga, flanqué d’un côté de son parrain Dusart, de l’autre de sa marraine Marion la grosse, s’avança du fond de la salle jusqu’aux fonts baptismaux, c’est-