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a l’air commun, la face purpurée, le nez étincelant comme une braise et fleuri de pompettes écarlates. Quant à l’accoutrement des deux sires, il tombe en lambeaux. L’homme maigre est vêtu d’un pourpoint qui, jadis, a dû réjouir les belles par ses teintes incarnadines ; mais la poussière et les libations l’ont revêtu de tons roux et fuligineux ; ses grègues baissent le nez piteusement, ses souliers sont feuilletés et rient à semelles déployées. Le gros, vêtu de loques dont on ne saurait définir la nuance exacte, a pourtant des chausses dont la couleur primitive a dû être un jaune citrin agrémenté de rubans pers, mais elles sont si vieillies, si fourbues, si usées, que nous n’oserions assurer qu’elles aient eu ces teintes agréables dans leur jeunesse.

— C’est étonnant, dit le gros, comme