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des relents de bourbe et de vieux cuir, mais elle est presque toujours bordée de deux bandes de hauts peupliers et encadrée d’aspects bizarrement tristes qui évoquent en moi comme de lointains souvenirs, ou comme les rythmes désolés de la musique de Schubert. Quelle rue étrange que cette rue du Pot-au-Lait ! déserte, étranglée, descendant par une pente rapide dans une grande voie inhabitée, aux pavés enchâssés dans la boue ; le ruisseau court au milieu de la rue et charrie dans ses petites cascades des îlots d’épluchures de légumes qui tigrent de vert les eaux noirâtres. Les maisons qui la bordent s’appuient et se serrent les unes contre les autres. Les volets sont fermés ; les portes closes sont émaillées de gros clous, et parfois un peuple de petits galopins, au nez sale, aux cheveux