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de ma brune madone, comme les yeux de ma tant douce tourmente !


Les yeux de ma mie versent de morbides pâmoisons, de câlines stupeurs ! Ils flamboient comme des vesprées et reflètent, au déduit, les tons phosphorescents de la mer houleuse, le féerique scintillement des mouvantes lucioles dans les nuits d’orage.

Les yeux de ma mie rompent les plus fermes volontés : c’est le vin capiteux qui coule à plein bord, c’est le philtre qui charrie le vertige, c’est la vapeur de chanvre qui affole, c’est l’opium qui fait vaciller l’âme et la traîne, éperdue, dans d’inquiétantes hallucinations, dans de paradisiaques béatitudes.

Et qu’importe ! ivresse, vertige, enchantement, délire, je veux les boire jusqu’à l’extase dans ces coupes allé-