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après cet admirable sculpteur, d’autres statuaires déjà moins intéressants, car avec eux l’art païen reparaît et la médiocrité commence : François Marchant, imagier d’Orléans, Nicolas Guybert de Chartres, nous avons à peu près tous les renseignements qui méritent d’être conservés sur les véritables artistes qui travaillèrent du XIIe jusqu’à la fin de la première moitié du XVIe siècle, à Chartres.

— Oui et à partir de cette époque, les noms des artisans qui nous sont parvenus ne sont plus qu’à honnir. C’est Thomas Boudin, Legros, Jean de Dieu, Berruer, Tuby, Simon Mazières, qui osent continuer l’œuvre de Soulas ! c’est Louis, l’architecte du duc d’Orléans, qui avilit et saccage le chœur ; c’est cet infâme Bridan qui installe, à la misérable joie de quelques chanoines, son emphatique et indigent bloc de l’Assomption !

— Hélas ! fit l’abbé Gévresin, ce sont aussi des chanoines qui ont jugé utile de briser deux anciennes verrières du chœur et de les remplacer par des carreaux blancs pour mieux éclairer le groupe de ce Bridan !

— Vous ne mangez plus ? demanda Mme Bavoil qui, sur le signe négatif des convives, ôta le fromage et les confitures et apporta le café.

— Puisque cette cathédrale vous plaît tant, je serais heureux de vous aider à la parcourir dans ses détails, proposa l’abbé Plomb à Durtal.

— J’accepte bien volontiers, Monsieur l’abbé, car elle m’obsède, en effet, et elle m’affole, cette Notre-Dame ! — vous connaissez, n’est-ce pas, les théories de Quicherat sur le Gothique ?

— Oui et je les crois exactes. Je suis, comme lui,