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— Comme celui de presque tous les constructeurs de basiliques, répliqua l’abbé Plomb. L’on peut admettre cependant qu’au XIIe et au XIIIe siècle, ce furent les Bénédictins de l’abbaye de Tiron qui dirigèrent les travaux de notre église ; ce monastère avait, en effet, établi, en 1117, un couvent à Chartres ; nous savons également que ce cloître contenait plus de cinq cents religieux de tous arts et que les sculpteurs et les imagiers, les maçons-carriers ou maîtres de pierre vive y abondaient. Il serait donc assez naturel de croire que ce furent ces moines, détachés à Chartres, qui tracèrent les plans de Notre-Dame et employèrent ces troupes d’artistes dont nous voyons l’image dans l’un des anciens vitraux de l’abside, des hommes au bonnet pelucheux, en forme de chausse à filtrer, qui taillent et rabotent des statues de rois.

Leur œuvre a été complétée, au commencement du XVIe siècle, par Jehan Le Texier, dit Jehan de Beauce, qui est l’auteur du clocher Nord, dit clocher neuf, et de la partie décorative, abritant dans l’intérieur de l’église, les groupes du pourtour cernant le chœur.

— Et jamais, en somme, l’on n’a découvert le nom de l’un des premiers architectes, de l’un des sculpteurs, de l’un des verriers de cette cathédrale ?

— L’on a entrepris bien des recherches et, personnellement, je puis avouer que je n’y ai épargné ni mon temps, ni mes peines, mais cela en pure perte.

Voici ce que nous connaissons : en haut du clocher du Midi, dit clocher vieux, près de la baie qui s’ouvre en face de la flèche neuve, on a démêlé cette inscription : « Harman, 1164 ». Est-ce le nom d’un architecte, d’un