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douillette, près de la fenêtre dont il avait retroussé le rideau, pour voir un peu clair.

Cette pièce était meublée d’un petit lit de fer, muni de rideaux en calicot blanc, avec embrasses de cretonne rouge ; en face de la couche, une table, couverte d’un tapis et d’une écritoire, et un prie-Dieu au-dessus duquel était cloué un Christ ; le reste de la chambre était occupé par des rayons de livres étagés jusqu’au plafond et trois fauteuils, tels que l’on n’en découvre plus que dans les communautés religieuses et dans les séminaires, des fauteuils de noyer, tressés de paille de même que des chaises d’église, étaient placés l’un, devant la table, les deux autres, devant des ronds de sparterie, à gauche et à droite de la cheminée que surmontait une pendule Empire entre deux vases dans le ventre desquels, se dressaient, maintenues par du sable, des tiges décolorées de roseaux secs.

— Approchez-vous donc, fit l’abbé, car, malgré ce brasier, on gèle.

Et, écoutant Durtal qui lui parlait de rhumatismes, il eut un geste de résignation.

— Tout l’évêché est ainsi, dit-il. Monseigneur qui, lui, est presque perclus, n’a pu rencontrer, dans tout le palais, une salle qui soit saine. Dieu me pardonne, mais je crois que son logis est encore plus humide que le mien ; la vérité, c’est qu’il faudrait installer partout des calorifères et que jamais on ne s’y résoudra, faute d’argent.

— Monseigneur pourrait bien disposer au moins, çà et là, dans les pièces du palais, des poêles.

— Lui ! s’exclama, en riant l’abbé, mais il ne possède