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de Notre-Dame de Chartres », et est supérieur de la maîtrise ; quelques uns enfin sont commis dans les bureaux de l’ordinaire. Chacun s’ingénie, en résumé, à se procurer un gîte et à manger du pain.

— Au fond, qu’est-ce, au juste, qu’un chanoine, en quoi consistent ses attributions, quelles sont ses origines ?

— Ses origines ? elle s’égarent dans la nuit des âges. On croit savoir que des collèges de chanoines existaient sous Pépin le Bref ; on n’ignore pas, du moins, que, sous le règne de ce roi, saint Chrodegang, évêque de Metz, assembla tous les clercs de son église, les obligea de demeurer ensemble, dans une maison commune, ainsi que dans un cloître et les assujettit à une règle que Charlemagne rappela dans ses Capitulaires. — Ses attributions ? elles consistent à célébrer solennellement les offices canoniaux et à diriger les processions. En conscience, tout chanoine est forcé d’abord de résider dans le lieu où est située l’église dont il est un des mandataires ; ensuite d’assister aux heures canoniales qui s’y célèbrent ; enfin de participer aux réunions que tient le chapitre, à certains jours.

Pour dire la vérité, leur rôle est maintenant à peu près nul. Le Concile de Trente les nommait « Senatus Ecclesiae », le Sénat de l’Eglise ; ils étaient alors le conseil nécessaire de l’évêque. Aujourd’hui, les prélats ne les consultent même plus. Ils ne retrouvent une parcelle de leurs anciennes prérogatives que lorsque le siège pastoral devient vacant.

Alors, le chapitre supplée l’évêque et encore ses droits sont-ils singulièrement restreints !