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refuser à Mgr des Mofflaines son pauvre concours. Il tenta d’attendrir, sur sa vieillesse, le prélat qui ne voulut rien entendre, concéda seulement qu’il ne le nommerait pas vicaire général, mais simple chanoine. Gévresin secouait toujours doucement la tête. Enfin l’évêque eut le dessus, en faisant appel à la charité de son ami, en affirmant qu’il devait accepter, au besoin, ce poste, ainsi qu’une mortification, qu’une pénitence.

Et quand le départ fut résolu, ce fut au tour de l’abbé à investir Durtal, à le décider de quitter Paris pour aller s’installer auprès de lui, à Chartres.

Encore qu’il fût navré de ce départ qu’il avait d’ailleurs combattu de son mieux, Durtal regimbait, refusait de s’ensevelir dans cette ville.

— Mais voyons, notre ami, fit Mme Bavoil, je me demande pourquoi vous vous entêtez à vouloir vous enterrer ici ; vous y vivez en pleine solitude, dans vos livres. Vous vivrez de même avec nous.

Et, comme à bout d’arguments, après une charge à fond de train contre la province, Durtal répliquait :

— Mais à Paris, il y a les quais, il y a Saint-Séverin, Notre-Dame, il y a de délicieux couvents…

L’abbé riposta :

— Vous trouverez aussi bien à Chartres ; vous y aurez la plus belle cathédrale qui soit au monde, des monastères tels que vous les aimez et, quant aux livres, votre bibliothèque est si bien fournie qu’il me paraît difficile que vous puissiez, en flânant sur les quais, l’accroître. D’ailleurs, vous le savez mieux que moi, l’on ne déniche aucun livre de la catégorie de ceux que vous cherchez, dans les boîtes. Ces volumes-là ne figurent