Espérance à Saint-Séverin ; de Toute Aide à l’Abbaye aux bois ; de Paix, chez les religieuses de la rue Picpus ; des Malades à l’église Saint-Laurent ; de Bonne Délivrance, une Vierge noire provenant de l’église Saint-Etienne des Grès, chez les dames Saint-Thomas de Villeneuve, rue de Sèvres ; et hors Paris, les madones de banlieue : Notre-Dame des Miracles à Saint-Maur ; des Anges à Bondy ; des Vertus à Aubervilliers ; de Bonne Garde à Longpont ; Notre-Dame de Spire, de Pontoise, etc… Une autre fois encore, comme il doutait de la sévérité des règlements que lui imposait le Christ, elle répliqua :
— Rappelez-vous, notre ami, ce qui advint à une grande servante du Seigneur, à Marie d’Agréda ; étant bien malade, elle céda aux instances de ses filles spirituelles et suça une bouchée de volaille ; mais elle en fut aussitôt réprimandée par Jésus qui lui dit : « Je n’aime pas que mes épouses soient délicates. »
Eh bien, je risquerais de m’attirer de pareils reproches si j’essayais de toucher à un morceau de viande ou de boire une goutte de café ou de vin !
Il est pourtant bien évident, pensait Durtal, que cette femme n’est pas folle. Elle n’a rien, ni d’une hystérique, ni d’une démente ; elle est bien frêle et sèche, mais à peine nerveuse et, en dépit du laconisme de ses repas, elle se porte très bien, n’est même jamais souffrante ; elle est de plus, femme de bon sens et ménagère admirable. Levée dès l’aube, après s’être approchée du Sacrement, elle savonne et blanchit elle-même le linge, fabrique les draps et les chemises, raccommode les soutanes, vit avec une économie incroyable,