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par les phases les plus diverses. Après s’être éparpillée et décomposée dans les bréviaires les plus variés des provinces, la liturgie a été ramenée à l’unité romaine, par les efforts de Dom Guéranger et l’on peut espérer que les Bénédictins finiront aussi par rappeler toutes les églises à la pleine observance du vrai plain-chant.

Celle-ci surtout, soupira Durtal. Il la regardait sa cathédrale, l’aimait davantage encore, maintenant qu’il devait pour quelques jours s’éloigner d’elle ; il essayait, pour mieux graver son souvenir en lui, de la récapituler, de la condenser, et il se disait :

Elle est un résumé du ciel et de la terre ; du ciel dont elle nous montre la phalange serrée des habitants, Prophètes, Patriarches, Anges et Saints éclairant avec leurs corps diaphanes l’intérieur de l’église, chantant la gloire de la Mère et du Fils ; de la terre, car elle prêche la montée de l’âme, l’ascension de l’homme ; elle indique nettement, en effet, aux chrétiens, l’itinéraire de la vie parfaite. Ils doivent, pour comprendre le symbole, entrer par le portail Royal, franchir la nef, le transept, le chœur, les trois degrés successifs de l’ascèse, gagner le haut de la croix, là, où repose, ceinte d’une couronne par les chapelles de l’abside, la tête et le col penché du Christ que simulent l’autel et l’axe infléchi du chœur.

Et ils sont alors arrivés à la voie unitive, tout près de la Vierge qui ne gémit plus, ainsi que dans la scène douloureuse du Calvaire, au pied de l’arbre, mais qui se tient, voilée sous l’apparence de la sacristie, à côté du visage de son Fils, se rapprochant de lui pour le mieux consoler, pour le mieux voir.

Et cette allégorie de la vie mystique, décelée par l’intérieur