minéralogie, d’histoire naturelle, d’autres sciences ; quelques uns, au nombre desquels saint Méliton, finirent par appliquer leur procédé d’interprétation à tout ce qu’ils rencontrèrent ; une cithare se mua pour eux en la poitrine des hommes dévots ; les membres du corps humain se métamorphosèrent en des emblèmes ; ainsi, la tête signifia le Christ ; les cheveux, les Saints ; le nez, la discrétion ; les narines, l’esprit de foi ; l’œil, la contemplation ; la bouche, la tentation ; la salive, la suavité de la vie intérieure ; les oreilles, l’obéissance ; les bras, l’amour de Jésus ; les mains, les œuvres ; les ongles, la perfection des vertus ; les genoux, le sacrement de pénitence ; les jambes, les Apôtres ; les épaules, le joug du Fils ; les mamelles, la doctrine évangélique ; le ventre, l’avarice ; les entrailles, les préceptes mystérieux de Notre Seigneur ; le buste et les reins, les pensées de luxure ; les os, l’endurcissement ; la moelle, la componction ; les cartilages, les membres infirmes de l’Antechrist ; … et ces écrivains étendirent leur mode d’exégèse aux objets les plus usuels, aux outils, aux instruments mêmes qui se trouvaient à la portée de tous.
Ce fut une succession ininterrompue de leçons pieuses. Yves de Chartres nous l’affirme, les prêtres enseignaient la symbolique au peuple et il résulte également des recherches de Dom Pitra, qu’au Moyen Age, l’œuvre de saint Méliton était populaire et connue de tous. Le paysan savait donc que sa charrue était l’image de la croix, que les sillons qu’elle traçait étaient les cœurs labourés des Saints ; il n’ignorait pas que les gerbes étaient les fruits de la contrition ; la farine, la multitude des fidèles ; la grange, le royaume des cieux ; et il en