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Et Durtal se répondit : le Moyen Age qui savait que sur cette terre tout est signe, tout est figure, que le visible ne vaut que par ce qu’il recouvre d’invisible, le Moyen Age n’était pas, par conséquent, dupe, comme nous le sommes, des apparences, étudia de très près cette science et il fit d’elle la pourvoyeuse et la servante de la mystique.

Convaincu que le seul but qu’il importait à l’homme de poursuivre, que la seule fin qu’il lui était nécessaire, ici-bas, d’atteindre, c’était d’entrer en relations directes avec le ciel et de devancer la mort, en se versant, en se fondant autant que possible en Dieu, il entraîna les âmes, les soumit à un régime tempéré de cloître, les émonda de leurs préoccupations terrestres, de leurs visées charnelles, les orienta toujours vers les mêmes pensées de renoncement et de pénitence, vers les mêmes idées de justice et d’amour, et, pour les contenir, pour les préserver d’elles-mêmes, il les cerna d’une barrière, mit autour d’elles Dieu en permanence, sous tous les aspects, sous toutes les formes.

Jésus surgit de partout, s’attesta dans la faune, dans la flore, dans les contours des monuments, dans les parures, dans les teintes ; de quelque côté qu’il se tourna, l’homme le vit.

Et il vit aussi, de même qu’en un miroir qui la reflétait, sa propre âme ; il put reconnaître, dans certaines plantes, les qualités qu’il devait acquérir, les vices contre lesquels il lui fallait se défendre.

Puis il eut encore devant les yeux d’autres exemples, car les symbolistes ne se bornèrent point à convertir en des cours de catéchisme des traités de botanique, de