pour la guérison des enfants langoureux et aussi contre la cécité et la peste.
Au reste, les Saints ne furent-ils pas les vrais thérapeutes de ces temps ? toutes les maladies que les médecins, que les mires, ne pouvaient soulager leur étaient confiées ; d’aucuns même étaient réputés tels que des spécialistes et les maux qu’ils traitaient étaient désignés par leurs noms. La goutte s’appelait mal de saint Maur ; la lèpre mal de saint Job ; le cancer mal de saint Gilles ; la chorée mal de saint Guy ; le rhume mal de saint Aventin ; le flux de sang mal de saint Fiacre ; et j’en oublie.
D’autres sont encore demeurés célèbres pour la délivrance de certaines affections dont la cure leur était dévolue. Sainte Geneviève pour le mal des Ardents et les ophtalmies ; sainte Catherine d’Alexandrie pour les migraines ; sainte Reine pour les maladies secrètes ; saint Barthélémy pour les convulsions ; saint Firmin pour les crampes ; saint Benoît pour les érésypèles et pour la pierre ; saint Loup pour les douleurs d’entrailles ; saint Hubert pour la rage ; sainte Appoline dont une statue existe dans la chapelle de l’hôpital Saint-Jean, à Bruges, ornée, en guise d’ex-voto, de chapelets de molaires et de chicots de cire, pour les névralgies faciales et les maux de dents ; et combien d’autres !
Etant donné, conclut Durtal, qu’à l’heure actuelle la médecine est devenue plus que jamais un leurre, je ne vois pas pourquoi l’on n’en reviendrait point aux spécifiques des oraisons, aux panacées mystiques d’antan. Si les Saints intercesseurs se refusent, en certains cas, à nous guérir, ils n’aggraveront pas au moins notre état,