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au Christ sur la prédestination et Jésus répond à côté ou pour mieux dire ne lui répond pas. Il est aussi l’auteur d’une Epître canonique dans laquelle il semble s’être inspiré de la IIe Missive de saint Pierre et, selon saint Augustin, ce fut lui qui inséra le dogme de la Résurrection de la chair dans le Credo.

Il est associé à saint Simon, dans les légendes ; suivant le Bréviaire, il aurait évangélisé la Mésopotamie et subi avec son compagnon le martyre en Perse ; de leur côté, les Bollandistes narrent qu’il fut l’Apôtre de l’Arabie et de l’Idumée, tandis que le Ménologe grec raconte qu’il fut, en Arménie, tué par les infidèles à coups de flèches.

En somme tous ces renseignements vacillent et l’iconographie ajoute à ce désarroi, en assignant à Jude les attributs les plus divers ; tantôt, en effet, il tient une palme comme à Amiens ou un livre comme à Chartres ; tantôt, il porte une croix, une équerre, un bateau, un bâton, une hache, une scie, une hallebarde.

Enfin, malgré le déplorable renom que lui vaut son homonyme Judas, les lapidaires du Moyen Age le qualifient d’homme de charité et d’ardeur et le symbolisent dans les feux d’or et de pourpre de la chrysoprase, emblème des bonnes œuvres.

Tout cela est très peu cohérent, se dit Durtal ; ce qui me paraît bizarre aussi, c’est que ce saint si chichement invoqué par nos pères qui ne lui dédièrent pendant longtemps aucun autel, possède deux de ses effigies à Chartres, en admettant que le Verlaine du portail royal le représente, ce qui devient dès lors bien improbable.

Ce que je voudrais savoir maintenant, reprit-il, c’est