Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/453

Cette page n’a pas encore été corrigée


Tel saint Thomas, le trésor de Dieu, ainsi que le qualifie sainte Brigitte. Où est-il né ? on l’ignore ; quelles furent les circonstances et les motifs de sa vocation ? nul ne le sait. Dans quel pays prêcha-t-il la religion nouvelle ? les discussions commencent. Les uns le signalent chez les Mèdes, chez les Parthes, chez les Perses, dans l’Ethiopie, les autres, dans l’Indostan. On le spécifie, généralement, par une équerre et une règle, car l’on assure qu’il construisit une église à Méliapour ; ce pourquoi, il fut, au Moyen Age, le patron des architectes et des maçons.

Selon le Bréviaire romain, il fut tué à Calamine d’un coup de lance ; selon la Légende dorée, il fut trucidé à coups d’épées, dans une région mal définie et les Portugais prétendent que son corps leur appartient, à Goa, le chef-lieu de leurs possessions dans les Indes.

Au XIIIe siècle, ce Saint était le type têtu de la méfiance. Non content de n’avoir reconnu le Christ que lorsqu’il l’eut vu et enfoncé ses doigts dans les plaies, il se montra, si l’on en croit nos pères, aussi incrédule lorsqu’on lui apprit l’Assomption de la Vierge et Marie dut venir et lui jeter sa ceinture, pour le convaincre.

Saint Barthélémy s’efface, encore plus obscur, dans l’ombre amoncelée des âges. Il était le mieux élevé des Apôtres, dit la sœur Emmerich, car les autres, Pierre et André surtout, avaient conservé de leurs basses origines des mines sans apprêt et des dehors brusques.

S’appelle-t-il Barthélémy ? On le pense. Les Synoptiques le comptent au nombre des Apôtres et saint Jean l’omet ; par contre, il désigne à sa place un homme du