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et sans peine encore. — L’orgueil est particularisé par le taureau, par le paon, par le lion, par l’aigle, par le cheval, par le cygne, par l’onagre, selon Vincent de Beauvais.

L’avarice, par le loup, et, suivant Théobald, par l’araignée ; pour la luxure, nous avons le bouc, le porc, le crapaud, l’âne ; la mouche qui, selon saint Grégoire le Grand, retrace les désirs insolents des sens ; pour l’envie, l’épervier, le hibou, la chouette ; pour la gourmandise, le pourceau et le chien ; pour la colère, le lion et le sanglier, le léopard, d’après Adamantius ; pour la paresse, le vautour, le colimaçon, la bourrique ; le mulet, au dire de Raban Maur.

Quant aux vertus opposées à ces vices, l’on peut traduire l’humilité par le bœuf et l’âne ; le détachement des biens d’ici-bas, par le pélican, symbole de la vie contemplative ; la chasteté, par la colombe, par l’éléphant ; il est vrai que cette version de Pierre de Capoue est démentie par d’autres mystiques qui accusent l’éléphant de superbe et le qualifient de « pécheur énorme » ; la charité par la calandre et le pélican ; la tempérance, par le chameau qui, envisagé sous un autre jour, stipule avec son nom de « gamal » d’extraordinaires furies ; la vigilance, par le lion, le paon, par la fourmi que citent l’Abbesse Herrade et l’anonyme de Clairvaux, surtout par le coq auquel saint Eucher et tous les symbolistes confient ce sens.

Ajoutons que la colombe résume, en elle, toutes ces qualités, est la synthèse même de ces vertus.

— Oui, et elle est la seule, avec l’agneau, que Satan délaisse et dont il n’ose usurper l’aspect ; aussi n’est-