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et a pour but de vexer le fidèle, de l’empêcher de prier, d’éloigner de lui son prochain, de le faire tomber, s’il se peut, dans le désespoir ; mais, en somme, cette puanteur dont le Très-Bas imprègne un organisme dépend de la catégorie des odeurs de tentation, suggérant au patient, non plus l’orgueil, mais la faiblesse et la crainte.

Voyons, en attendant, j’ai autre chose pour vous, fit l’abbé, s’adressant à Durtal, voici quelques titres que j’ai relevés pour votre étude sur les bêtes expressives du Moyen Age. Vous avez lu le « De Bestiis et aliis rebus » d’Hugues de Saint-Victor ?

— Oui.

— Bon, vous pourrez encore consulter Albert le Grand, Barthélémy de Glanville, Pierre de Bressuire ; enfin j’ai inscrit sur ce papier la série des Bestiaires : celui d’Hildebert, de Philippe de Thann, de Guillaume de Normandie, de Gautier de Metz, de Richard de Fournival ; seulement, il vous faudra aller à Paris pour vous les procurer dans les bibliothèques.

— Et cela ne me servirait pas à grand’chose, répliqua Durtal. J’ai compulsé jadis plusieurs de ces recueils et ils ne contiennent aucun renseignement qui puisse m’être utile, au point de vue du symbolisme. Ce ne sont que des descriptions fabuleuses d’animaux, des légendes sur leurs origines et sur leurs mœurs ; le Spicilegium Solesmense et les Analecta de Dom Pitra, sont autrement instructifs. Avec eux, avec saint Isidore, saint Epiphane, Hugues de Saint-Victor, l’on a le chiffre du langage imagé des monstres.

C’est toujours la même chose ; depuis le Moyen Age