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en 1242, je crois, à Stumbèle ou Stommeln, près de Cologne.

Elle fut, dès son enfance, traquée par le Démon. Il épuise contre elle l’arsenal de ses ruses, lui apparaît sous la forme d’un coq, d’un taureau, sous la figure d’un apôtre ; il la remplit de poux, infeste son lit de vermine, la frappe jusqu’au sang et, comme il n’obtient pas qu’elle renie son Dieu, il invente de nouveaux supplices.

Il convertit les aliments qu’elle porte à sa bouche en crapaud, en serpent, en araignée ; il la dégoûte tellement de toute nourriture, qu’elle dépérit.

Elle passe alors sa vie à vomir et Dieu qu’elle supplie de l’assister se tait.

Il lui reste cependant, pour la soutenir dans ses épreuves, la communion. Le Maudit qui le sait s’ingénie à la priver de cette aide ; et il se montre sous l’apparence de ces mêmes animaux sur l’hostie qu’elle consomme ; enfin, pour la réduire, il imagine de se métamorphoser en un énorme crapaud et de s’installer entre ses seins. Du coup, Christine s’évanouit de peur ; mais alors Dieu intervient ; sur son ordre, elle s’enveloppe la main avec sa manche, la glisse entre sa poitrine et le ventre du crapaud, arrache violemment la bête et la jette sur le pavé.

Elle s’y écrasa, en résonnant, dit la sainte, ainsi qu’un vieux soulier.

Les persécutions de ce genre continuent jusqu’à l’Avent de 1268 ; c’est, à partir de cette époque, que les farces stercoraires commencent.

Pierre de Dacie raconte qu’un soir le père de Christine vient le chercher dans son couvent de Cologne