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— J’en doute, mais elle serait, en tout cas, très simple.

Les substances aromatiques dont use la liturgie se réduisent à quatre : l’encens, la myrrhe, le baume, le thymiaura, mais l’usage de ce dernier parfum, composé d’ingrédients divers, est périmé.

Leur thème, vous le connaissez. L’encens est la divinité du Fils et nos prières qui montent, telles que ses vapeurs, dans la présence du Très-Haut, dit le Psalmiste.

— La myrrhe est la pénitence, la vie souffrante de Jésus, sa mort, les Martyrs, et aussi, selon M. Olier, la Vierge qui guérit les âmes des pécheurs comme la myrrhe cautérise la pourriture des plaies ; — le baume est une variante du mot vertu. Mais, si les émanations liturgiques sont peu nombreuses, il n’en est pas de même des effluences mystiques qui changent à l’infini ; seulement nous n’avons que très peu de renseignements sur elles.

Nous savons simplement que l’odeur de Sainteté sert d’antithèse à l’odeur du Diable, que beaucoup d’élus répandirent de leur vivant et après leur mort des parfums exquis dont l’analyse est impossible, tels : Madeleine de Pazzi, saint Etienne de Muret, saint Philippe de Néri, saint Paternien, saint Omer, le Vénérable François Olympe, Jeanne de Matel et tant d’autres !

Nous savons aussi que nos fautes puent et d’une façon différente selon leur genre ; et la preuve est les Saints qui discernaient l’état des consciences, rien qu’en flairant les corps. Rappelez-vous saint Joseph de Cupertino criant à un pécheur qu’il rencontre : mon ami, tu sens bien mauvais, va te laver !

Pour en revenir à l’odeur de Sainteté, elle prend cependant chez certaines personnes un caractère presque