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mieux apprécier l’importance que s’attribuent, dans la mythographie catholique, certaines familles, il sera bon de sortir des rangs les bêtes qui translatent Dieu, la Vierge, le Diable, de les mettre à part, quitte à les reprendre lorsqu’elles justifieront d’autres commentaires, de trier également celles qui coïncident avec les Evangélistes et servent à la confection du Tétramorphe.

Le dessus de cette fourrière ôté, nous pourrons alors examiner le fretin, décrire le langage imagé des animaux ordinaires et des extravagants.

La faune emblématique de Dieu est nombreuse ; les Ecritures regorgent d’êtres destinés à nuancer le Sauveur. David le compare en sa personne au pélican de la solitude, au hibou dans son nid, au passereau solitaire sur un toit, à la colombe, au cerf altéré ; les psaumes sont un recueil analogique de ses qualités et de ses noms.

D’autre part saint Isidore de Séville, Monseigneur Sainct Ysidore, ainsi que l’appellent les naturalistes d’antan, incorpore Jésus dans l’agneau, à cause de son innocence ; dans le bélier parce qu’il est le chef du troupeau, voire même dans le bouc, en raison de la ressemblance que le Rédempteur consentit de la chair du péché.

D’autres le portraitisent dans le bœuf, la brebis, le veau, bêtes du sacrifice ; d’autres dans les animaux, symboles des éléments, dans le lion, l’aigle, le dauphin, la salamandre, rois de la terre, de l’air, de l’océan et du feu ; d’autres tels que saint Méliton, l’évoquent dans le chevreau et le daim, le poursuivent jusque dans le chameau qui personnifie pourtant, d’après une version différente du même auteur, le désir du fla-fla, le goût de la vaine