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XIV


Quelle bouillie pour les chats, quelle bouteille à l’encre que cette ménagerie du Bien et du Mal, s’écria Durtal, en posant sa plume.

Il s’était attelé depuis le matin à un travail sur la faune symbolique du Moyen Age ; au premier abord, cette étude lui avait semblé plus neuve et moins ardue, moins longue à traiter, en tout cas, que cet article qu’il avait projeté d’écrire sur les Primitifs allemands ; et il demeurait maintenant, ahuri, devant ses livres et ses calepins, en quête d’un fil conducteur, perdu dans cet amas de textes contradictoires accumulés devant lui.

Procédons par ordre, se dit-il ; si tant est que dans ce capharnaüm une méthode de sélection soit possible.

Le Bestiaire du Moyen Age connut les monstres du Paganisme, les satyres, les faunes, les sphynx, les harpies, les onocentaures, les hydres, les pygmées, les sirènes ; tous furent pour lui des variantes de l’Esprit du Mal ; il n’y a donc pas de recherches à effectuer au sujet de leurs acceptions ; ils ne sont que d’anciens résidus ; aussi la véritable source de la zoologie mystique n’est-elle