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pénétrer, par fêler la coque usée des murs. Et il rôdait, solitaire et inquiet, dans ces réduits délabrés dont les portes closes n’ouvraient plus ; ses promenades en lui-même étaient donc circonscrites et le panorama qu’il pouvait contempler s’étendait, singulièrement rétréci, se rapprochait, presque nul. Il savait bien, d’ailleurs, que les pièces qui entouraient la cellule située au centre, celle réservée au Maître, étaient verrouillées, scellées par d’indévissables écrous, maintenues par de triples barres, inaccessibles. Il se bornait donc à errer dans les vestibules et dans les alentours.

A Notre-Dame de l’Atre, il était allé plus loin, s’était hasardé jusqu’aux enclos qui environnent la résidence du Christ ; il avait aperçu, à l’horizon, les frontières de la Mystique et, sans force pour continuer sa route, il était tombé ; maintenant c’était lamentable car, ainsi que le remarque Sainte Térèse, « dans la vie spirituelle, ne pas avancer, c’est reculer ». Et il était, en effet, revenu sur ses pas, gisait à moitié paralysé, non plus même dans les antichambres de ses domaines, mais dans leurs cours.

Jusque là les phénomènes décrits par l’inégalable Abbesse restaient exacts. Chez Durtal, les châteaux de l’âme étaient inhabités après un long deuil ; mais dans les pièces encore ouvertes, circulait, ainsi que la sœur de l’inquiétant Usher, le fantôme des péchés avoués, des fautes mortes.

Semblable au déplorable malade d’Edgar Poë, Durtal entendait avec terreur des frôlements de pas dans les escaliers, des cris plaintifs derrière les portes.

Et pourtant les revenants des vieux forfaits ne se formulaient