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la chaussée du railway, après la gare. L’on franchissait pour y accéder un pont qui grondait sous le poids roulant des trains et l’on entrait, à droite, dans une sente qui zigzaguait, bordée d’un côté par le talus du chemin de fer, de l’autre par des bicoques, coiffées de chaume, par d’anciennes granges et aussi par des maisons moins minables, mais closes, bouclées, dès la fin de l’aube. Mme Bavoil l’avait conduit au fond de la ruelle, là, où s’ébrase l’arche d’un autre pont. au-dessus était établie une voie de garage, avec des disques ronds et carrés, rouges et jaunes et des poutrelles à escalier de fonte ; et toujours à la même place, une locomotive chauffait ou marchait, en sifflant, à reculons.

Mme Bavoil s’arrêta devant une porte cintrée près de laquelle formant avec le remblai de la ligne de l’Ouest, la pointe d’un cul-de-sac, se dressait un mur immense en pierres meulières, couleur d’amande grillée, pareil à ceux des réservoirs de Paris ; c’était là que résidaient les moniales de Sainte Térèse.

En femme qui a l’habitude de ces couvents, Mme Bavoil poussa la porte laissée contre et Durtal aperçut devant lui une allée pavée, sablée de cailloux de rivières sur les bords, tranchant par le milieu un jardin dans lequel s’élevaient des arbres fruitiers et des géraniums. Deux ifs, en boule et découpés en croix à leurs sommets, donnaient à cette closerie de curé, une odeur de cimetière.

L’allée montait, creusée de marches ; quand il les eut grimpées, Durtal vit une construction en briques et en plâtre, percée de fenêtres armées de grilles noires et d’une porte grise, nantie d’un judas, au-dessus duquel