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de prières, se dilatant dans la compagnie du Christ, qui pourrait peut-être alors, sans trop se salir, descendre dans ses aîtres et s’y loger ; c’est le seul destin qui soit enviable ! se cria-t-il ; décidons-nous.

Et comme une douche d’eau froide, une réflexion l’abattait. Ce n’en sera pas moins la vie collective, le lycée qui recommencera ; ce sera la garnison monastique qu’il faudra tenir !

Il gisait atterré, puis voulait réagir et perdait patience. Ah çà, grogna-t-il, on ne se séquestre pas dans une abbaye, pour y chercher ses aises ; un monastère n’est pas une Sainte-Périne pieuse ; l’on s’y interne, je suppose, pour expier ses fautes, pour se préparer à la mort ; dès lors, à quoi bon discuter sur le genre de tribulations qu’il convient d’endurer ? le tout c’est d’être résolu à les accepter, à ne pas faiblir !

Mais avait-il bien le désir de la douleur et de la pénitence ? et il tremblait de se répondre. Au fond de lui, timidement, un oui se levait, couvert aussitôt par les clameurs de ses lâchetés et de ses transes. Alors, pourquoi partir ?

Décidément, il s’embrouillait, finissait, lorsque cessait ce désordre, par songer à un sursis, à un moyen-terme, à des tracas inoffensifs, d’une certaine sorte, à des soucis assez supportables pour n’en être plus.

Je suis idiot, concuait-il, car je me bats dans le vide ; je m’emballe sur des mots, sur des coutumes que j’ignore. la première chose à faire serait d’aller dans un couvent Bénédictin, dans plusieurs même pour les comparer, et de me rendre compte ainsi de l’existence qu’on y mène. Ensuite la question de l’oblature est à