Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/330

Cette page n’a pas encore été corrigée

de Samuel, dont le chant de gloire semble une première version du Magnificat ; Josabeth qui a soustrait Joas à la fureur d’Athalie, comme plus tard la Vierge a dérobé l’enfant Jésus au courroux d’Hérode ; Ruth, qui incarne à la fois la Vie contemplative et la Vie active ; Rebecca, Rachel, Abigaïl, la mère de Salomon, la mère des Macchabées qui assiste au supplice de ses fils ; puis encore celles de ces figures qui sont alors inscrites sous ces arcades, Judith et Esther dont l’une est synonyme de la chasteté courageuse et l’autre de la miséricorde et de la justice.

Mais, pour ne pas nous embrouiller, suivons l’ordre des statues nichées sur les parois de la porte ; nous en comptons de chaque côté trois :

A gauche, Balaam, la reine de Saba et Salomon.

A droite, Jésus, fils de Sirach, Judith ou Esther, et Joseph.

— Balaam, c’est ce bon paysan, aimable et confit, qui rit dans sa barbe, un bâton à la main et est coiffé d’un couvercle de tourte, et la reine de Saba, cette femme, un peu penchée en avant, qui a l’air d’interroger et d’ergoter sur des actes qu’elle incrimine. En quoi ces deux personnes tiennent-elles à la vie de la Vierge ?

— Mais Balaam est un des types du Messianisme ; c’est lui qui a notifié qu’une « étoile sortirait de Jacob et qu’une tige s’élèverait d’Israël ». Quant à la reine de Saba, elle est, d’après la doctrine des Pères, une image de l’Eglise, l’épouse de Salomon, ainsi que l’Eglise est l’épouse du Christ.

— Eh bien, murmura Durtal, ce n’est pas encore le XIIIe