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souveraines ne sont autres que les quatorze Béatitudes célestes, telles que les a décrites Saint Anselme : la Beauté, la Liberté, l’Honneur, la Joie, la Volupté, l’Agilité, la Force, la Concorde, l’Amitié, la Longévité, la Puissance, la Santé, la Sécurité, la Sagesse.

En somme, cette baie, hérissée de sculptures, n’est-elle pas une des plus ingénieuses, des plus intéressantes qui soient, au point de vue de la théologie et de la mystique ?

— Et aussi du point de vue de l’art ; vous avez absolument raison, ces femmes qui travaillent et méditent sont si délicates et si vivantes qu’on déplore qu’elles soient ainsi enfouies dans l’ombre d’une grotte. Quels artistes que ceux qui œuvrèrent, de la sorte, pour la gloire de Dieu et pour eux-mêmes, qui créèrent des merveilles tout en sachant que personne ne les verrait !

— Et ils n’avaient point la vanité de la signature ; ils gardaient l’anonyme !

— Ah ! c’étaient d’autres hommes que nous… des âmes autrement fières et autrement humbles.

— Et autrement Saintes aussi, ajouta l’abbé. Voulez-vous que nous abordions l’iconographie de la baie de droite ; celle-là est moins endommagée et l’on peut la parcourir en quelques mots.

Cette caverne aux pans sculptés, elle est, vous le savez, consacrée aux figures de Marie, mais nous pourrions peut-être plus justement dire qu’elle est dédiée aux antécesseurs de Jésus, car dans cette baie, ainsi que dans les deux autres, du reste, les imagiers du XIIIe siècle ont pris à tâche d’identifier le Fils avec la Mère.

— Le fait est que la la plupart des personnages qui